• Date et lieu de la soutenance : 16 décembre 2022 – Université de Poitiers, faculté des Sciences humaines et arts
Présentation du thème de recherche
Modèles et transfert des paradigmes occidentaux dans l’opéra arabe entre 1956 et 2016
Si de nombreuses études ont été menées sur le théâtre lyrique arabe, aucune d’entre elles, à notre connaissance, ne s’est précisément attardée sur l’opéra, sur son histoire et son esthétique. En s’appuyant sur la théorie de transfert culturel, cette thèse vise à caractériser l’opéra arabe en mettant en exergue ses spécificités. Notre travail comporte une première partie à vocation introductive qui présente, selon une approche historique, l’aire culturelle arabe. Il s’agit là, d’une part, de proposer une réflexion relative au processus d’implantation de l’opéra dans le monde arabe ainsi qu’à son expansion et, d’autre part, de rendre compte des différentes visions de l’opéra à travers le regard des compositeurs concernés par notre corpus. La deuxième partie de notre travail, consacrée à l’opéra égyptien, s’intéresse plus précisément à son orientation nationaliste et patriotique. Quant à la troisième et dernière partie de notre thèse, elle est consacrée à l’étude des opéras composés pendant la période d’exil des compositeurs arabes.
L’analyse s’appuie sur neuf opéras arabes, nous y menons, sur un niveau d’analyse poïétique et esthésique, une étude qui tient compte du cheminement intellectuel de compositeurs Égyptiens, Libanais, Palestiniens et Marocain. In fine, cette étude permet d’envisager l’enracinement institutionnel comme un catalyseur du genre opératique dans l’aire culturelle arabe. Cet enracinement du genre dans le monde arabe s’est opéré en deux phases, celle de « l’acculturation institutionnelle » et celle de « l’acculturation créatrice ». Notons que durant la deuxième phase, l’opéra arabe, nationaliste et patriotique, est très influencé par le courant romantique apparu en Europe, et ce, en réaction aux évènements politiques dans la région.
Influencé par ce courant, Ḥassan el–Baṣrī est le premier opéra arabe à avoir été présenté au public égyptien, en 1956. Le romantisme cède ensuite progressivement la place aux différentes expérimentations modernes et au métissage, qui culmine avec l’opéra Kalīla wa Dimna de Moneim Adwan, créé en 2016 à l’occasion du festival d’Aix–en–Provence. Nous démontrons au terme de notre travail que l’opéra arabe, qui a trouvé sa voie en intégrant identité et altérité, existe donc à travers l’expérimentation de systèmes de références.
Composition du jury
École doctorale
ED 612 Humanités – Université de Poitiers