Thèse de doctorat en Musicologie soutenue par Clarisse Martineau, sous la direction de Thierry Favier (Criham / Université de Poitiers).

• Date et lieu de soutenance : 13 décembre 2024, Université de Poitiers

 

 

Présentation du thème de recherche

Les Meslanges de musique latine, françoise et italienne (1725-1732)

Les Meslanges de musique latine, françoise et italienne sont publiés à la suite des Airs sérieux et à boire, par Jean-Baptiste Christophe Ballard, entre 1725 et 1732. Cette collection de musique vocale propose au public 725 pièces sur huit années, publiées en saisons, à raison de quatre volumes par an. Ces recueils, caractérisés par la présence de musique religieuse, profane française et italienne, ont éveillé notre curiosité. Jusqu’alors traitées de façon indépendante, ces musiques proposées ensemble dans les Meslanges permettent d’aborder la cohabitation des genres musicaux en France au début du XVIIIe siècle. Les Meslanges, alors même que François Couperin publie en 1724 ses Goûts réunis, permet de questionner les répertoires musicaux respectifs et leurs évolutions, mais également leurs interactions dans la vie musicale au début du siècle.

Nous avons choisi tout d’abord de réaliser un catalogue des pièces contenues dans les recueils, afin d’avoir une connaissance précise de leur composition. Cette première étape a conduit à poser trois questions : comment ? pourquoi ? pour qui ? L’objectif de ce travail est donc de comparer le répertoire des Meslanges avec les répertoires similaires qui sont publiés et joués à la même période en France, et déterminer dans quelle mesure les Meslanges sont un témoignage important de la pratique musicale en France dans le premier tiers du XVIIIe siècle. Mais également de voir comment ce répertoire complète les connaissances, tant des musiciens que des musicologues, sur la musique de cette période. Enfin, la publication de ces répertoires différents questionne les pratiques musicales du début du XVIIIe siècle et leurs interactions. La grande majorité des pièces latines, françaises ou italiennes publiées dans les Meslanges sont représentatives de celles qui étaient jouées dans les institutions religieuses, sur les scènes parisiennes, dans le domaine privé, et dans les nouveaux lieux qui fleurissent à cette époque : les salons et les concerts publics. Ce constat nous permet d’associer les Meslanges à l’amateurisme éclairé et à ses représentants qui aiment particulièrement la musique et le chant au-delà des frontières sociales et culturelles habituelles révélées par la querelle des Anciens et des Modernes.

Lorsque Jean-Baptiste Christophe Ballard, en 1725, met fin aux Airs sérieux et à boire, et propose les Meslanges de musique latine, françoise et italienne, il prend une décision importante pour son entreprise, afin de répondre à la demande, mais il témoigne également de l’évolution des pratiques musicales : du motet aux airs, tant français qu’italiens, les Meslanges sont un témoignage de la cohabitation des genres et anticipe la société des Lumières et les débats esthétiques qui la traversent.

 

Composition du jury

• M. Achille DAVY-RIGAUX, Directeur de recherche CNRS, IREMUS – UMR 8223 – Rapporteur
• Mme Theodora PSYCHOYOU, Professeure, Université Paris 4 Paris-Sorbonne – Rapporteure
• M. Thierry FAVIER, Professeur des Universités, Université de Poitiers, Criham – Directeur de thèse
• M. Laurent GUILLO, Ingénieur de recherche, PARIS CMBV-CESR-CNRS
• Mme Barbara NESTOLA, Ingénieur de recherche, PARIS CMBV-CESR-CNRS

 

École doctorale

ED 612 Humanités – Université de Poitiers