• Date de dépôt du sujet : octobre 2023
Présentation du thème de recherche
L’apprentissage de la harpe en France de 1763 à 1825 : développement d’une pédagogie spécifique à l’instrument
La deuxième partie du XVIIIe siècle voit naître en France un formidable engouement pour la harpe. Devenue chromatique, la harpe est à présent en adéquation avec les exigences du répertoire contemporain. A la Cour, dans les concerts privés des salons de l’élite mondaine parisienne, aux concerts dans les théâtres, sa présence témoigne d’une véritable vogue.
En conséquence de cette mode, le répertoire s’étoffe avec de nombreuses compositions spécifiques pour la harpe, l’écriture évolue pour devenir plus idiomatique.
Cette effervescence harpistique se révèle également dans l’enseignement de la harpe. De nombreux virtuoses arrivent à Paris, ou se forment dans cette ville, et font école. Par ailleurs, dans les familles aristocrates, il est de bon ton pour les jeunes filles d’apprendre à jouer de la harpe. Une pédagogie spécifique pour cet instrument se met en place avec l’édition des premières méthodes consacrées à son apprentissage, dès 1763 avec l’ouvrage de Meyer.
L’engouement parisien autour de la harpe dans la deuxième moitié du XVIIIe constitue un laboratoire de recherche d’une grande richesse afin d’acquérir des clefs de compréhension sur la naissance et le développement d’une pédagogie que l’on pourra dans un sens appeler « moderne ». Or cet intérêt pour le développement de ces méthodes d’apprentissage n’a encore fait l’objet d’aucun travail de recherche. Ce doctorat envisagera cette étude de 1763 à l’ouverture de la classe de harpe par Naderman au Conservatoire de musique de Paris en 1825.
Comment est enseignée la technique instrumentale alors qu’elle est en pleine évolution ? Quel est le choix du répertoire proposé aux élèves et de quelle manière suit-il l’évolution du rôle de la harpe dans l’univers musical de cette époque ? En quoi les méthodes et le répertoire abordés peuvent-ils apporter des indications sur les défis techniques, stylistiques et interprétatifs présentés aux élèves ? Quelle est la portée historique et géographique des méthodes de harpe éditées à cette période ? Quelle est l’influence de facteurs extérieurs comme l’origine sociale et géographique, le genre de l’élève sur l’apprentissage de la harpe ?
La combinaison des travaux sur le corpus de méthodes, sur les acteurs de cet enseignement, sur la littérature source, appuyés par les connaissances issues de la bibliographie existante vise à confirmer ou infirmer les postulats de départ, à éclairer le questionnement « comment formait-on un harpiste en vue de répondre aux attentes techniques, esthétiques et d’interprétations de la vie musicale parisienne de l’époque ». De même, ces éléments de réponse permettront de mieux comprendre l’évolution du rôle de la harpe dans l’univers musical de cette période, une nouvelle clé pour une compréhension toujours plus approfondie de la pratique instrumentale de cette période.
École doctorale
ED 612 Humanités – Université de Poitiers