Thèse de doctorat en Histoire de l'art contemporain, présentée par Jean-Jacques Lucas, sous la direction de Solange Vernois et Frédéric Chauvaud (Criham / Université de Poitiers).

• Date et lieu de la soutenance : 2010 – Université de Poitiers

 

 

Présentation du thème de recherche

Les territoires imaginés de la collection, récits individuels et collectifs : les collections et les collectionneurs d’œuvres d’art, d’archéologie, d’arts décoratifs et appliqués dans le Centre-Ouest Atlantique entre 1870 et 1983

Le collectionnisme d’œuvres d’art depuis le milieu du XIXe siècle , lisible tout au long de cette période au travers des expositions régionales, des dons et legs aux musées locaux, inscrit des valeurs de repères. Ces situations supposent l’enchâssement de plusieurs territoires imaginaires, temporels et spatiaux. L’objet pouvant prétendre à une durée que le corps n’atteindra pas, la collection le présente à une admiration durable. Elle est monument marquant l’appropriation de son assembleur, par une fonction ligamentaire, avec son territoire généalogique réel ou reconstruit. La translation dans la collection publique garantit à perpétuité le dépassement de soi et la pérennisation d’un modèle social fondateur et édifiant. La nature des collections d’œuvres d’art, issues aussi de l’archéologie, des arts décoratifs ou d’ethnographie, questionne sur les systèmes de références du monde poitevin. Le temps et l’espace géographique les concernant relèvent de territoires mythogènes rendus visitables dans l’espace du musée. Ces constructions circonscrivent ici des contours spatio-temporels imaginés ou vécus.
L’étude de ces collections, de leur mouvance et mouvements renvoie aux valeurs identitaires de leurs auteurs et à celles assurant la cohérence d’un groupe. L’espace géographique de l’étude correspond à trois départements actuels : Vienne, Deux-Sèvres, et la Vendée, historiquement associée au Bas-Poitou pour sa plus grande partie. Le cadre chronologique est fixé entre l’entrée du legs Charbonnel au musée de Poitiers en 1870 et l’arrivée d’un nouvel acteur institutionnel missionné pour collectionner l’art de son temps, le Fonds Régional d’Art Contemporain.