• Date de dépôt du sujet : octobre 2021
Présentation du thème de recherche
Étude comparative des deux camps lors du Ve siège de La Rochelle (août 1944–mai 1945)
L’histoire de La Rochelle, dernière Préfecture de France libérée le 9 mai 1945, mérite une étude approfondie et exhaustive. Elle est rendue possible grâce à la survie, contrairement aux autres Poches de l’Atlantique, d’une très grande quantité d’archives côté allemand, conservées aux archives de la Défense de Vincennes, en Allemagne et aux États-Unis. Par ailleurs, les archives côté français sont complètes, tant du point de vue militaire que civil. L’étude des rapports de mission des groupes interalliés Jedburgh, conservés en Angleterre, ainsi que ceux de la mission américaine de l’OSS Aquitaine, conservés aux États-Unis, aidera à comprendre l’aide alliée capitale apportée aux troupes françaises.
Cette thèse devrait permettre, pour la première fois, d’avoir une étude complète sur tous les aspects d’une Poche de l’Atlantique. Elle devra présenter l’évolution stratégique et morale des combattants français qui encerclaient la Poche de La Rochelle d’août 1944 à mai 1945, et celle des troupes allemandes qui étaient enfermées. Les conditions de vie des civils « empochés », condamnés à la double peine d’une occupation prolongée et d’un blocus, devront également être développées. Il sera montré que la plupart d’entre eux avaient choisi la résistance intérieure, même si quelques-uns ont suivi le camp adverse jusqu’au bout.
Mes recherches montreront comment la situation de départ, qui risquait de dégénérer après un massacre perpétré par les troupes allemandes à Ferrières, s’est améliorée grâce à l’intervention du capitaine de frégate lorrain Meyer, et comment le conflit s’est humanisé grâce aussi à la Croix Rouge. Je détaillerai comment l’arrivée de renforts côté français, constitués de troupes d’Afrique du Nord avec des équipements modernes et d’une forte artillerie, a permis d’inverser le rapport de force au cours du siège.
Mon étude développera les moyens utilisés par chaque camp pour conserver le moral de ses troupes, et les méthodes de l’armée française destinées à déstabiliser le camp adverse, en utilisant notamment d’anciens déserteurs allemands ayant rejoint le Comité Allemagne Libre.
Je montrerai aussi que la Poche de La Rochelle, réputée à tort comme un « front calme », était en réalité celle où se sont déroulés les plus durs combats. Que jusqu’au bout rien n’était gagné, et que l’histoire s’est bien terminée par la préservation de la cité d’Aunis, joyau historique et seul grand port français sorti quasiment intact de la guerre.
L’étude de tous les aspects tactiques et humains de ce conflit local resté très méconnu, étayée par de nombreux témoignages inédits de chaque côté, devra apporter un éclairage nouveau et complet sur un épisode récent de l’histoire du grand port rochelais, qui a concerné et marqué plusieurs dizaines de milliers de personnes à l’époque.
École doctorale
ED 612 Humanités – Université de Poitiers