Thèse de doctorat en Histoire de l'art présentée par Christine Vivet-Peclet, sous la direction de Claire Barbillon (Criham, Université de Poitiers) et Dominique de Font-Réaulx (conservatrice générale du patrimoine, directrice du musée Eugène-Delacroix, Paris).

• Date et lieu de la soutenance : 20 décembre 2019 – Paris, École du Louvre

 

 

Présentation du thème de recherche

Georges Joseph (1877-1923) et Lucien (1906-1934) Demotte antiquaires. Le rôle des marchands d’art dans la constitution des collections publiques et privées au début du XXe siècle en France et aux États-Unis

Georges Joseph Demotte (1877-1923), puis son fils Lucien Demotte (1906-1934) ont été des marchands d’art particulièrement actifs durant le premier tiers du XXe siècle entre Paris et New York.
Si aucune archive papier de leur entreprise ne nous est parvenue, un fonds important de plaques photographiques reproduisant en majorité les œuvres passées dans leurs galeries parisienne et newyorkaise a été conservé et donné au musée du Louvre.
L’étude de ces photographies interroge sur la place de ce media et son utilisation à un moment où ce procédé est devenu d’un usage courant avec une production industrielle.
L’étude des œuvres reproduites sur ces plaques permettent de retracer l’activité des deux antiquaires. Gemmes et bijoux, miniatures persanes, sculptures médiévales, peintures espagnoles, vitraux, peintures françaises d’avant-garde vont ainsi être les objets successifs de leur commerce entre 1900 et 1935.
A travers le choix d’objets proposés dans leurs galeries se dessine le portrait de la société d’amateurs d’art du début du XXe siècle, en particulier aux États-Unis. Il s’agit en effet du moment où se constituent de très grandes collections, qui bien souvent vont rejoindre et enrichir les collections des grands musées alors également en pleine expansion.
L’analyse de toutes les sources indirectes (archives des collectionneurs et des musées clients des antiquaires, des autres antiquaires contemporaines ; presse locale, nationale et internationale) permet de mesurer la notoriété de ces deux antiquaires dont la carrière a été égrenée par quelques fameux scandales et de suivre leurs collaborations avec d’autres marchands, leurs relations avec leurs clients, leur importance dans le paysage des marché de l’art de l’époque.
En s’appuyant sur un travail de fond effectué depuis plusieurs année et en collaboration avec le Metropolitan Museum of Art de New York, partenaire du projet de recherche sur le fonds des plaques photographiques, cette thèse abordera l’histoire de la photographie, du marché de l’art, du goût des collectionneurs, de l’interaction entre les antiquaires et l’enrichissement des collections des musées.

 

Composition du jury

Cécile Voyer, professeure d’Histoire de l’Art à l’Université de Poitiers, Centre d’Études Supérieures de Civilisation Médiévale
François-René Martin, professeur en Histoire de l’art à l’École du Louvre et à l’École nationale supérieure des Beaux-arts de Paris ; directeur de la recherche à l’École du Louvre
Yannick Lintz, directrice du département des Arts de l’Islam au musée du Louvre
Claire Barbillon, professeure des Universités en Histoire de l’art à l’Université de Poitiers ; directrice de l’École du Louvre
Dominique de Font-Réaulx, directrice de la Médiation et de la Programmation culturelle au musée du Louvre