• 20 mai 2016 – 10h / 17h
• Poitiers, faculté des Sciences humaines et arts, salle 112
8 rue René Descartes – Bât. E16
Programme
• Olivier RAVEUX, Aix-Marseille Université, MMSH-CNRS-UMR 7303 Telemme
Les indienneurs arméniens de Constantinople à Marseille (1669-1686)
Cette communication s’intéresse au petit groupe d’indienneurs arméniens de Constantinople venus travailler à Marseille au cours des années 1669-1686. Cette étude de cas entend être une contribution à la compréhension du rôle des Orientaux dans les transformations économiques, sociales et techniques de l’Europe des XVIIe et XVIIIe siècles à travers leur rôle clé dans le commerce et la production des cotonnades imprimées. En combinant deux approches, celles de la microstoria et de l’histoire connectée, ce travail veut souligner l’intérêt d’analyser le rôle joué par les communautés orientales en Occident dans la construction de nouveaux marchés de consommation, l’établissement d’activités manufacturières innovantes et en prenant l’initiative de transferts de technologies depuis l’Asie.
• Gilbert BUTI, Aix-Marseille Université, MMSH-CNRS-UMR 7303 Telemme
Communautés étrangères dans les ports provençaux et communautés provençales dans les ports méditerranéens au XVIIIe siècle
Au XVIIIe siècle, dans les ports provençaux, à commencer par Marseille, vivent de nombreux forains / régnicoles ‑ gavots de Provence intérieure et Languedociens – et des étrangers au royaume de France – Allemands, Genevois, Italiens, Arméniens, Juifs, Maures et Turcs, sans omettre des Noirs venus des Îles d’Amérique. Attirés par la croissance commerciale et les besoins des armateurs, appelés par les autorités locales ou introduits de force, ces « estrangers » qui forment des communautés difficiles à saisir participent à la vie économique et s’intègrent diversement dans les sociétés d’accueil.
Des Provençaux constituent également des communautés étrangères sur des littoraux proches ou plus lointains, notamment dans les Échelles du Levant et de Barbarie. De petits groupes de commerçants, d’artisans et de fonctionnaires y forment une « nation » qui présente les aspects d’une petite république marchande. À ces étrangers installés durablement chez l’autre il faut ajouter des gens de passage, marins et marchands, venus de divers horizons. La « nation » est placée sous l’autorité d’un consul secondé par des assistants ‑ vice-consul ou chancelier – intermédiaires entre la « nation », les autorités métropolitaines et les pouvoirs locaux. En privilégiant ici le cas d’Alexandrie, mais en portant un regard vers d’autres Échelles, nous décrypterons l’organisation de ces étrangers qui composent la « nation », et suivrons, à partir de sources diverses, les activités économiques ainsi que leurs relations avec les populations en « terre infidèle ».
• Albane PIALOUX, Université Paris-Sorbonne, Centre Roland Mousnier
Les Français dans les ports de l’Etat ecclésiastique au XVIIIe siècle à travers les sources consulaires et diplomatiques : « nation française » ou réseaux marchands ?
Vue par les diplomates et consuls de France présents dans les ports de l’Etat ecclésiastique – Civitavecchia, Nettuno, Ancône, Senigaglia –, la présence des Français sur le littoral relève à la fois d’intérêts commerciaux et de relais défensifs stratégiques. Si le terme de « nation » renvoie bien à une communauté à protéger, en particulier face aux tribunaux locaux et à la concurrence d’autres étrangers, on s’interrogera sur l’existence réelle et stable de groupes sociaux et familiaux français implantés de façon durable dans ces ports, au-delà du maintien de réseaux commerciaux bien réels. On examinera donc successivement les enjeux et modalités de la défense d’une communauté « nationale » essentiellement marchande, les intérêts commerciaux et stratégiques pour la France du maintien de cette présence portuaire, enfin l’implantation inégale de familles françaises sur ce littoral, à partir de l’exemple des consuls.
• Mathieu GRENET, Université de Toulouse – INU Champollion (Albi) / UMR 5136 Framespa (Toulouse), Projet ERC « Mediterranean Reconfigurations » (Advanced Grant n° 295868)
Cimetière marin ou nécropole ethnique ? Enterrer les « Turcs » à Livourne en 1762