Thèse de doctorat en Histoire de l'art contemporain préparée par Claire Le Personnic, sous la direction de Marie-Luce Pujalte-Fraysse (Université de Poitiers, Criham).

• Date de dépôt du sujet : novembre 2025

 

 

Présentation du thème de recherche

Les collections d’enseignes dans les musées ligériens : patrimoine, matérialité et mémoire urbaine (XVe siècle – Restauration)

Longtemps perçues comme de simples ornements, les enseignes ne peuvent être comprises isolément, sans tenir compte de leur support – pierre, bois, fer forgé – ni des contextes techniques, spatiaux et sociaux dans lesquels elles s’inscrivent. Elles apparaissent comme des signes visuels pleinement intégrés au paysage urbain, à la croisée de l’histoire de l’art, de l’histoire des techniques, de la sociologie urbaine et de la réglementation, et inscrites aujourd’hui dans des interactions entre public, médiation et institutions.

La thèse projetée a pour ambition d’étudier les enseignes conservées dans les musées ligériens, du XVe siècle à la fin de la Restauration (1814 – 1830). Ce cadre chronologique répond à la fois à la disponibilité des objets conservés dans les musées et à l’évolution de l’enseigne en tant que signe commercial et repère visuel dans la ville. Si les enseignes antérieures au XVe siècle sont presque inexistantes dans les collections muséales, la période de la Restauration marque l’avènement de l’enseigne-lettre comme outil de signalisation : l’image cède alors progressivement sa place à la lettre peinte ou métallique, ouvrant une nouvelle ère de la signalétique commerciale déjà étudiée par certains chercheurs. L’étude se propose d’aborder l’enseigne dans sa diversité matérielle et iconographique, en la considérant à la fois comme objet urbain et comme patrimoine muséal. Le cadre spatial se limite au bassin ligérien, en raison de la concentration des collections muséales disponibles, mais également du rôle historique de la Loire comme axe de circulation des matériaux et des formes iconographiques. Les carrières ligériennes ont alimenté la production des enseignes en pierre, tandis que le fleuve et ses affluents ont facilité le transport des matériaux. L’axe ligérien constitue ainsi un terrain privilégié pour étudier les échanges matériels et culturels, la circulation des modèles iconographiques et leur intégration dans le tissu urbain. Les carrières de pierre du bassin de la Loire et les transports de bois et de matériaux ferreux par voie fluviale constituent un arrière-plan économique et matériel essentiel pour comprendre la fabrication et la diffusion des enseignes.

Ce travail de recherche a pour objectif de documenter les collections d’enseignes des musées ligériens, afin d’en proposer une approche double, à la fois historique et patrimoniale. L’un des axes majeurs de ce projet consistera à interroger les collections de musées de province situés le long de la Loire. L’objectif est double : d’une part, comprendre ce que ces enseignes disent de leur rapport au fleuve, tant du point de vue de la circulation des matériaux que des échanges iconographiques, et d’une autre examiner leur exposition dans les musées, en soulignant les effets de leur « décontextualisation » sur le public. L’étude des conditions de présentation, de classification et de valorisation muséale des enseignes permettra d’interroger la manière dont ces objets, initialement conçus comme des signes fonctionnels et éphémères, deviennent alors témoins patrimoniaux.

École doctorale

ED 612 Humanités – Université de Poitiers

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