Colloque international organisé par le Criham (Universités de Poitiers et Limoges), avec le soutien de Grand Poitiers et de la région Nouvelle-Aquitaine, sous la coordination d'Anne Jollet et Alexandra Beauchamp.

• du 3 au 5 octobre 2018

• Poitiers, Musée Sainte-Croix et Espace Mendès France (le mercredi) et faculté des Sciences humaines et arts (les jeudi et vendredi)

• Entrée libre et ouvert à tous (pour la journée de mercredi)
La participation aux séances (communications et table ronde) est gratuite pour les étudiants.

 

 

Présentation

La surveillance est omniprésente dans notre société. Elle est devenue un enjeu politique majeur : il ne s’agit plus d’une question de spécialistes mais d’une régulation de la société, ouvertement débattue et mise en œuvre dans la sphère publique. L’ampleur des interrogations et des débats sociaux quant à la compatibilité de cette surveillance avec le respect des libertés individuelles et des fonctionnements démocratiques a conduit beaucoup d’historien·nes à interroger les sociétés passées à partir de ce prisme.
Le colloque vise à confronter les apports des recherches récentes des historien·nes quant à la façon dont des groupes sociaux, en fonction de contextes divers, réfléchissent, mettent en œuvre la surveillance, interpellent les pouvoirs, pour la demander mais aussi pour la refuser. Cela amène à interroger le caractère ambivalent de la « surveillance » entre défenses et attaques des libertés ainsi que la place des contextes économiques, sociaux, idéologiques globaux.

 

Programme

 

Mercredi 3 octobre 2018

Auditorium du Musée Sainte-Croix – entrée par l’Espace Mendès France
1 place de la Cathédrale

• 14h – Accueil des participants

• Ouverture et présentation du colloque, par Guillaume Bourgeois, directeur du Criham, Anne Jollet et Alexandra Beauchamp, coordonnatrices de l’axe Pouvoirs, Institutions,
Conflits du Criham, organisatrices du colloque

 

La demande de surveillance

14h30 / 18h

Présidence de séance : Guillaume Bourgeois (Université de Poitiers, Criham)

Laurence Montel (Université de Poitiers, Criham-EA 4270)
La surveillance policière du port de Marseille dans les années 1920 et 1930 : une activité sous surveillance patronale

Benjamin Duinat (EPHE, Université Complutense -Madrid, GSRL-UMR 8582)
Surveiller sans pouvoir punir ? Les velléités d’ubiquité de l’État au défi des pratiques entourant la surveillance d’un espace frontalier (Espagne-France, XIXe siècle)

Anne Jollet (Université de Poitiers, Criham-EA 4270)
Quelle demande de surveillance dans le contexte de la Révolution française ?

Jeanne-Laure Le Quang (Université Paris 1-Panthéon Sorbonne, IHMC/IHRF UMR8066)
Une adhésion populaire à la surveillance politique sous le Consulat et le Premier Empire ? Entre réappropriations et participation aux « mesures de haute police »

Elsa Génard (Université Paris 1-Panthéon Sorbonne, Centre d’histoire du XIXe siècle -EA 3550)
La bonne surveillance des prisonnier.es dans l’espace carcéral français : discours, représentations et expériences (fin du XIXe siècle – années 1930)

 

Table ronde : Surveiller la surveillance. Quels enjeux démocratiques ?

19h / 20h30

Modération : Anne Jollet, historienne (Université de Poitiers, Criham-EA 4270)

Avec la participation de membres du Genépi (Association pour le décloisonnement des institutions carcérales), de Manuel Vimenet, photographe, de Jeanne-Laure Le Quang,
historienne (Université Paris 1-Panthéon Sorbonne, IHMC/IHRF UMR8066), de Arnaud François, philosophe (Université de Poitiers, Département de philosophie).

 

Jeudi 4 octobre 2018

Hôtel Fumé, salle des Actes
8 rue René Descartes

 

Légitimer la surveillance

9h / 12h30

Présidence de séance : Gilles Malandain (Université de Poitiers, Criham)

Alexandre Jakubiec (ENS de Lyon, HiSoMA-UMR 5189)
La surveillance des croyances religieuses dans la cité idéale de Platon

Pierre Breant (Université Paris-Sorbonne – Centre d’histoire du XIXe siècle-EA 3550)
Des mouchards aux fonctionnaires : la création de la Police spéciale des chemins de fer sous le Second Empire (1852 – 1870)

Philippe Crémieu-Alcan (Criham-EA 4270)
Laisser grandir les arbres, empêcher le dépeuplement du gibier. Comment la maîtrise des Eaux et Forêts de Guyenne impose-t-elle l’ordonnance de 1669 ?

Marie Durnerin (ENS de Lyon, HiSoMA-UMR 5189)
Faire d’Athènes une cité panoptique à l’image de l’Empire perse ? Réflexions sur la surveillance d’après l’œuvre de Xénophon

Gaetano Manfredonia (conservateur, directeur de la bibliothèque départementale de Corrèze)
La surveillance des anarchistes sous la IIIe République : les cas de la région Auvergne-Rhône-Alpes et du Limousin (1892-1914)

 

Accepter la surveillance

14h / 18h

Présidence de séance : Johann Petitjean (Université de Poitiers, Criham)

Nicole Pellegrin (IHMC-UMR 8066, Université Inter-Âges, Poitiers)
Entre confessions, aveux et saintes délations : surveiller et punir dans les communautés religieuses féminines d’Ancien Régime

Matthias Millon (Université de Poitiers, Criham-EA 4270)
Du village au rivage : organiser la surveillance des gens de mer (XVIIIe-XIXe)

Isabelle Gensollen (Université de Poitiers, Criham-EA 4270)
L’administration des Bâtiments du roi sous la direction du marquis de Marigny: la surveillance au service du roi

Sofiane Bouhdiba (Université de Tunis)
La police sanitaire des grands empires coloniaux du XIXe siècle face au choléra en Méditerranée

Olivier Spina (Université Lyon 2, LARHRA-UMR 5190)
‘N’en dis pas plus, s’il te plaît…’ La parole au risque de la trahison dans l’Angleterre d’Henri VIII (1530-1547)

 

Vendredi 5 octobre 2018

Hôtel Fumé, salle des Actes
8 rue René Descartes

 

S’approprier la surveillance

9h / 12h30

Présidence de séance : Thierry Sauzeau (Université de Poitiers, Criham)

Anton Tantner (Université de Vienne)
Entre surveillance et utilité : les bureaux d’adresse en Europe à l’époque moderne

Déborah Cohen (Université de Rouen-Normandie, CRHis-EA 3831)
La surveillance au féminin comme tactique : exclusion politique et participation citoyenne (France, XVIIIe siècle et Révolution)

Antoine Fersing (Université de Strasbourg, ARCHE-EA3400)
Justifications, dispositifs et usages du contrôle des officiers locaux par les institutions centrales durant la première modernité (royaume de France, duchés de Lorraine et de Bar)

Antoine Renglet (Université de Lille, IRHiS-UMR 8529 / Université de Louvain- FNRS)
« Pénétrés de l’idée que c’est pour eux-mêmes et pour leur propre sureté qu’ils veillent ». L’implication des citadins de Mayence dans l’exercice de la police sous le Consulat et l’Empire

François Ploux (Université de Bretagne-Sud, TEMOS-FRE 2015)
Un monopole contesté. La surveillance des Parisiens sous la Première Restauration (1814-1815)

 

Contester la surveillance

14h / 17h30

Présidence : Jérôme Grévy (Université de Poitiers, Criham)

Michel Roux (Université Perpignan-Via Domitia)
Bien contrôler pour mieux produire : le discours sécuritaire en Asie Mineure de l’époque achéménide à la fin du Haut-Empire romain – théorie, réalité, contestations

Aurélie Perret (Université de Limoges, Criham-EA4270)
Refuser la surveillance dans les rapports d’inspection des petites écoles de pauvres (XVIIe-XVIIIe siècle)

Mathilde Rossigneux-Meheust (Université Lyon 2, LARHRA-UMR 5190)
Contournement, adaptation et souffrance face à un dispositif institutionnel de le surveillance. Vieillir surveillés dans une maison de retraite des années 1950 aux années 1980

Marion Giovanangeli (Université Paris Dauphine, IRISSO-UMR 7170)
Évolutions et contestations des outils de surveillance de l’administration des Centres d’Hébergement et de Réinsertion Sociale du Centre d’Action Sociale de la Ville de Paris

Véronique Meyer (Université de Poitiers, Criham)
Conclusions