Ouvrage issu de la thèse de l’auteur : Geoffrey Fleuriaud, Le vol au village : le traitement médiatique d’une délinquance ordinaire (1918-1940) (sous la direction de Frédéric Chauvaud, Université de Poitiers, 2011).
Presses universitaires de Rennes, 2013

Geoffrey Feuriaud, 2013
Avec une préface de Frédéric Chauvaud.

• Presses universitaires de Rennes
3505 pages
ISBN : 978-2-7535-2729-4

 

 

Présentation

Durant l’entre-deux-guerres, au sein de la chronique locale de la presse quotidienne régionale, pas un seul jour ne se passait sans que le journaliste n’informe son lecteur de la grave menace dont il était à chaque instant la cible : chapardage, filouterie, entôlage, cambriolage, agression, meurtre ! La chronique des faits-divers restait le témoignage concret d’un danger permanent, d’une catastrophe quotidienne : le larcin.
Illustration pessimiste de la fragilité de la vie ordinaire, l’article de vol demeurait toutefois dans le même temps une arme utile pour contrer ce funeste péril ; il restait en effet un lieu de savoir essentiel, décryptant autant la technologie déprédatrice que le profil retenu de son auteur, apportant à chacun des connaissances précieuses pour se prémunir des ravages du larron.

Le caractère pédagogique de l’article sur le vol apparaît du reste d’autant plus crucial, que son but n’était pas seulement limité à assurer la veille de ses biens par le citoyen lecteur : en captant son attention grâce au sentiment humain le plus mobilisateur (la peur), le fait-divers se dévoile également comme l’occasion d’un cours sur l’État, invitant chacun à honorer les institutions qui le protègent, voire d’une véritable leçon de vie, destinée à contrôler tout geste, émotion ou passion populaire.
En s’intéressant à la publicité d’un comportement humain vil, illégal, déviant, ce n’est pas seulement l’image d’un monde criminel disparu qui resurgit, c’est en définitive, et paradoxalement, les coutumes, les normes, les lois qui régissaient le bon fonctionnement d’une société encore méconnue, qui parviennent jusqu’à nous.