Thèse de doctorat en Histoire soutenue par Emmanuel Brouard, sous la direction de Frédéric Chauvaud et Yves Jean.

• Date et lieu de la soutenance : 11 décembre 2013, Université Poitiers

 

 

Présentation du sujet de recherche

La société rurale en basse vallée de l’Authion, 1750-1870. Risques environnementaux, risques économiques, crises et mutations dans une vallée peuplée et vulnérable

Cette thèse est une contribution à l’histoire rurale s’appuyant sur un territoire original. La basse vallée de l’Authion (région de Beaufort) est soumise aux XVIIIe et XIXe siècles à un double risque d’inondation. Cette partie de la vallée de la Loire, entre Angers et Saumur, est protégée des crues du fleuve par une digue, ou « levée ». Les ruptures de la levée sont rares mais catastrophiques, alors que les inondations dues à l’Authion sont beaucoup plus fréquentes mais moins dramatiques tout en étant nuisibles à l’agriculture. Le risque d’inondation est contrebalancé par l’avantage du transport fluvial à bas coût, lequel favorise le développement de cultures commerciales et industrielles (fèves, chanvre, blé et légumes). La Loire a donc à la fois des effets bénéfiques et des effets désastreux, selon les circonstances et les points de vue.

Sur ce territoire dont la singularité déteint sur l’économie et sur la société, la population fait face à diverses crises et mutations : crises de subsistance, crise sociale de la fin de l’Ancien Régime, guerre civile pendant la Révolution, crise de l’industrie textile, crise du transport fluvial, et en 1856, catastrophe provoquée par la rupture de la levée. Elle connait aussi une transformation de l’agriculture avec le développement de la culture du chanvre et la mise en culture des communaux. L’aménagement de l’Authion est une question récurrente pendant toute la période. Elle est, avec la question du mode d’exploitation des communaux, à l’origine de nombreux conflits entre communautés et entre individus. L’adaptation au contexte environnemental, économique, technique, est une préoccupation constante, dans une société soumise à des risques multiples, et précocement intégrée à l’économie nationale. Dans le même temps, la société évolue plus lentement. Elle est caractérisée à la fois par un individualisme relatif, et par une forte sociabilité.

 

Composition du jury

Annie Antoine – Professeure d’Université, Université de Rennes 2 (Rapporteur)
Frédéric Chauvaud – Professeur d’Université, Université de Poitiers (Co-directeur de thèse)
Claire Delfosse – Professeure d’Université, Université de Lyon 2 (Rapporteur)
Yves Jean – Professeur d’Université, Université de Poitiers (Co-directeur de thèse)
Cristiana Oghina-Pavie – Maître de Conférences, Université d’Angers (Examinateur)