Verlag, 2013

• Édition établie par Diane Bodart et Hendrik Ziegler, 2012

• Hendrick Ziegler éd., 2 vol., VDG – Verlag

 

 

Présentation

Sous le règne de Louis XIV, de nombreuses villes françaises furent marquées par l’apparition de la place royale : une nouvelle forme de représentation du pouvoir, née d’un projet homogène à partir de la fin des années 1680, qui se caractérisait par l’érection d’une imposante statue du souverain régnant, en pied ou équestre, au sein de l’architecture urbaine.

Le premier exemple fut donné au cœur de Paris, non loin du Louvre, par le monument au Roi Soleil élevé en 1686 sur la place des Victoires, expressément conçue pour lui servir d’écrin. Un juriste méconnu, François Lemée, s’attacha à justifier, par le droit et l’histoire, le bien-fondé de cette politique artistique soumettant l’espace urbain à une impressionnante expression du pouvoir.

Son Traité des statuës, de plus de 400 pages, parut à Paris en 1688 : l’histoire de la statuaire y est retracée depuis l’Antiquité jusqu’à l’époque moderne, afin de situer le monument de la place des Victoires au faîte d’une tradition exemplaire, et de le distinguer des précédents négatifs tachés par l’orgueil de l’ambition ou par le culte idolâtre. Le Traité des statuës est au nombre des principaux traités sur la statuaire depuis la Renaissance et il est le premier à interroger explicitement la valeur politique des monuments publics, à partir d’une réflexion sur l’honneur de la statue publique comme privilège des princes, sur le droit du souverain à disposer de son image dans l’espace urbain et sur l’éminence des monuments situés sur les places royales.