Colloque organisé en partenariat entre le Centre d’études supérieures musique et danse (CESMD) de Poitou-Charentes et l’Université de Poitiers - Laboratoire Centre de recherches interdisciplinaires en histoire, arts et musicologie (Criham), en collaboration avec l’Institut occitan InOc-Aquitaine, le Centre international de recherches interdisciplinaires en ethnomusicologie de la France (CIRIEF) et la Maison des sciences de l’homme et de la société de Poitiers (MSHS).

• 2-3 mai 2016

• Poitiers, Maison des sciences de l’homme et de la société
Campus de Poitietiers – Bât. A5 – 5 rue Théodore Lefebvre

• Colloque gratuit, ouvert au public
Inscription obligatoire auprès du CESMD de Poitou-Charentes

 

 

Présentation

S’interroger sur les processus de transmission des musiques traditionnelles de la francophonie n’est pas sans soulever de nombreuses questions. Du passage de savoirs conduits sur la chaine des générations à ceux portés par un corps enseignant institutionnalisé, le transmetteur et son acte sont au cœur des préoccupations : qui transmet ? que transmettre ? comment ? pourquoi ? Il importe alors de repenser les contextes propres à ces musiques mais aussi d’envisager les spécificités musicales, fonctionnelles, symboliques… du matériau afin de comprendre au mieux leur positionnement au regard des processus de transmission des répertoires dit savants de l’Occident ; ces derniers étant posés en vis-à-vis dans la question de l’institutionnalisation de l’enseignement et de l’accès aux formations professionnalisantes.

Cette approche conduit à ne pas négliger la dimension politique : de leur manipulation à des fins propagandistes à leur valorisation dans les élans socialistes, ces musiques ont, tour à tour, suscité profond rejet et fascination démesurée. Aussi, il est nécessaire de cerner l’étendue de cette gamme d’élans afin d’approcher en quoi et comment les musiques traditionnelles peuvent répondre aux préoccupations musicales mais aussi sociétales actuelles. Dès lors, comment aborder le rapport à l’institutionnalisation qu’il soit pour favoriser le rapprochement ou, à l’inverse, pour maintenir une forme de distanciation ?
Si le transmetteur occupe une place centrale dans les processus de transmission, la façon dont il assume son acte ne peut être dissociée de choix revendiqués : d’un répertoire à redonner sur un plan technique à un contenu plus porteur de sens, d’une volonté de copier la source à une forme d’émancipation en vue d’une démarche créative, l’acte de transmission peut, également, se penser en réelle prise de position sociale.
C’est alors toute la question de la relation aux sources qui se doit, également, d’être posée. De « l’homme-source » à l’archive sonore livrée sur le Net, le passage n’est pas sans conséquences tant ces autres supports de tradition sont devenues indissociables de l’acte de transmission. Il s’agit alors d’examiner la place et le rôle de ces supports.
Quand au vocable de francophonie utilisé dans l’intitulé, il ne doit pas être compris dans une acception stricte ni excluante : il n’a d’autre ambition que celle d’interpeller avec souplesse les espaces hors Hexagone (Canada francophone, Louisiane, Antilles) où, en lien avec les mouvements d’hommes, nos répertoires de musiques traditionnelles trouvent un écho direct.

Faisant suite à un premier séminaire proposé par l’Ethnopôle InOc-Aquitaine à Pau les 11 et 12 novembre 2015 et durant lequel cette même thématique a surtout été traitée selon un angle anthropologique et historique, ce second temps décline notamment la thématique sous ses aspects pédagogiques.
Ce nouvel événement scientifique prend place dans le cadre d’un partenariat entre le Centre d’Études Supérieures Musique et Danse de Poitou-Charentes (Cesmd) et l’Université de Poitiers, établi dans le cadre de la formation au Diplôme national supérieur professionnel de musicien (DNSPM) des musiques traditionnelles des aires francophones et occitanophones (Hexagone, Canada francophone, Louisiane et Antilles). Cet événement est en lien direct avec l’axe de recherche Émotions, créations du laboratoire du CRIHAM en ce sens qu’il examinera les facteurs sociaux de la création artistique concernant le domaine des musiques traditionnelles et précisera le rôle des institutions dans la formation du savoir artistique.

 

Pré-programme

 

Lundi 2 mai 2016

14h – 17h30

Relations musiques traditionnelles & politique

• Intervention de Charline Claveau-Abbadie, Conseillère régional déléguée Langues et cultures régionales (sous réserve) et Anne Gérard, Conseillère régionale déléguée Francophonie – Conseil régional Aquitaine Limousin Poitou-Charentes.

Gino Sitson, artiste musicien, chercheur-doctorant en musicologie-ethnomusicologie IReMus / CNRS
Quelles relations un artiste porteur des musiques traditionnelles établit-il avec le politique ?

Jany Rouger, Co-président de la commission culture de l’agglomération du Bocage bressuirais, Vice président de la FNCC (Fédération nationale des collectivités pour la culture), ancien directeur de la FAMDT
La Fédération des associations de musiques et danses traditionnelles (FAMDT) et le Ministère de la Culture, partenaires pour l’invention d’une politique en faveur des musiques traditionnelles

Ateliers de réflexion et d’échanges

Modérateurs : Jean-Jacques Decreux, Co-directeur du CESMD et Josette Renaud, Directrice d’UPCP-Métive, Parthenay-79 (Centre de musique et danse traditionnelles en région ALPC)

 

Mardi 3 mai 2016

9h – 16h

Table ronde : Formes nouvelles et outils nouveaux pour la transmission et l’enseignement

Avec la participation de : Michel Lebreton, Président de l’association des enseignants de musique et danse traditionnelles, enseignant au conservatoire à rayonnement départemental du Calaisis

Françoise Etay, Directrice du Département de musiques traditionnelles du Conservatoire à rayonnement régional de Limoges
Transmission des musiques traditionnelles et institutionnalisation de l’enseignement

Jean-Jacques Castéret, Directeur de l’ethnopôle InOc Aquitaine / Laboratoire ITEM de l’Université de Pau et des pays de l’Adour
La relation aux sources : du témoignage vivant à l’archive

David Khatile, chargé de cours à l’Université des Antilles pôle Martinique, formateur au Cefedem Normandie
De modèles-types à la création : une approche à travers quelques processus de re-formulation
dans les mondes créoles

Ateliers de réflexion et d’échanges

Modérateurs : Chantal de Romance, Conseillère musique et danse – Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) Aquitaine Limousin Poitou-Charentes, Marlène Belly, Maître de conférences à l’Université Poitiers, ethnomusicologue, domaine francophone, coordinatrice du DNSPM musiques traditionnelles au CESMD
et avec la participation de :
Philippe Janvier, professeur/musicien, coordinateur du Département de musique traditionnelle du Conservatoire à rayonnement départemental de Lorient
Philippe Compagnon, musicien et enseignant en chant traditionnel, conseiller aux études au CESMD
Maxime Chevrier, musicien et enseignant en violon traditionnel

 

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