• Date de dépôt du sujet : octobre 2023
Présentation du thème de recherche
Entre indifférence généralisée et reprises localistes : analyse des traces migratoires en Nouvelle-Aquitaine par le prisme de ses lieux d’internement (de 1936 à nos jours)
Ce projet doctoral relève les dynamiques migratoires provoquées par les différentes politiques d’internement successives prises de 1936 aux années 1970. Ce sujet implique une étude des lieux d’internement de Nouvelle-Aquitaine c’est-à-dire des endroits divers où furent internés ou enfermés des individus par mesure administrative et non dans le cadre d’une procédure judiciaire. Le simple risque potentiel défini par une autorité vis-à-vis d’un individu ou d’une communauté peut engager une procédure d’internement.
Par conséquent, les minorités présentes sur le territoire français ont subi à plusieurs reprises ce type de mesure entraînant des flux migratoires importants et in fine des traces, qu’elles soient matérielles ou sociétales. Selon le contexte, ces lieux revêtirent des formes différentes (camps, centres…), à l’image de leurs fonctionnements tout aussi divers (mesures de sécurité et rapport à la liberté variables, conditions de vie plus ou moins sévères…) et de leurs fonctions qui ne le sont pas moins, allant de la simple structure d’hébergement aux camps de travail et de concentration les plus rudes.
En région Nouvelle-Aquitaine, en quoi les camps d’internement qui ont façonné des dynamiques migratoires, ont joué un rôle en termes d’installations, de mobilités, ou de relations entre les lieux ?
Pour répondre à cette problématique, nous pouvons d’ores et déjà effectuer un recensement de l’intégralité des lieux d’internement néo-aquitains dans le but de constituer une base historique solide. À partir de cette dernière, nous explorerons la période post-internement des territoires c’est-à-dire les traces que laissent une politique d’internement sur un lieu donné. Dans un dernier temps, il sera pertinent de relever les populations internées s’étant installées par la suite autour de leur ancien lieu d’internement. Inventorier ces expériences d’ancrage les plus conséquentes permettront de mettre en relief des co-présences de populations et leurs rôles sur le dynamisme d’un territoire.
École doctorale
ED 612 Humanités – Université de Poitiers