• Angoulême, Cité internationale de la bande dessinée et de l’image, auditorium
Présentation
Art Spiegelman a découvert au sujet de la bande dessinée, qu’elle était « du temps transformé en espace ». Dès lors, l’art du récit de bande dessinée consisterait à traduire, par la mise en planche et la mise en page, le décompte du temps du récit. Dans les cases, les corps comptent – tout en le décomptant – le passage du temps de l’Histoire et du temps vécu. Ils traduisent les âges de la vie à la manière de la chronophotographie de Muybridge qui a inspiré bien des artistes de bande dessinée, leur vitesse dans l’espace, leur accélération et leur décélération.
La temporalité des livres de bande dessinée repose sur les spécificités du médium. Forme sérielle, la bande dessinée engage la régularité, que ce soit dans les journaux ou dans les cycles qui s’étalent en plusieurs livraisons. Les récits de bande dessinée renferment le temps clos des vies et des corps qui y sont déposés, retranscrits comme témoignages, reportages ou récits de vie.
Embrassant tous les genres, la plasticité du dessin donne aux corps dessinés des formes immortelles comme des rajeunissements et des vieillissement inédits dans les récits du réel comme ceux de science-fiction, d’horreur ou de fantastique. Le corps du lecteur se trouve alors relié au temps qui se décompose dans ces pages : se plie-t-il au temps qui s’y décompose ou explore-t-il la plasticité de l’écoulement du temps avec lequel la bande dessinée sait si bien jouer ? Ce colloque se propose d’explorer les différents aspects de l’écoulement du temps dans la manière dont il engage les corps, support principal de la création du récit graphique.
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À consulter
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Contacts
Frédéric Chauvaud
✉ frederic.chauvaud@univ-poitiers.fr