3e édition des Rencontres Michel Foucault, organisées par le TAP – Théâtre Auditorium de Poitiers et l’Université de Poitiers, en partenariat avec le Réseau Canopé, l’Espace Mendès France, Les Beaux-Arts, le Musée Sainte-Croix, et le concours de L’Actualité Nouvelle-Aquitaine et de la librairie La Belle Aventure.

• du 12 au 16 novembre 2014

• Poitiers, Théâtre Auditorium et autres lieux

• Entrée libre pour les conférences et tables rondes.

 

 

Présentation

Peaux de tigre et de pouilleux : sous ce titre énigmatique, inspiré d’un compte rendu dans le Journal Paris-Soir de l’exposition coloniale internationale de 1931, la troisième édition des rencontres organisées par le TAP, l’Université de Poitiers et Canopé développera cette saison le thème de « l’Étranger ».
Chercheurs, intellectuels et personnalités engagées s’attacheront à nous faire réfléchir sur ce sujet en l’abordant par différentes entrées, des théories raciales et du mouvement colonial du 19e siècle aux migrations des 20e et 21e siècles.

 

Table ronde :  Les bohémiens, les roms et les gens du voyage : histoire et actualité

Jeudi 13 novembre 2014 – 10h30 / 12h – TAP Auditorium

Table ronde animée par Frédéric Chauvaud, avec Céline Bergeon, Régis Guyon, Emmanuel Aubin

À la fin des années 1880, les Bohémiens sont pratiquement exhibés et désignés à la vindicte publique. Dans l’imaginaire collectif chacun se représente des groupes sans scrupules ou des bandits prêts à toutes les exactions. Ils sont victimes de la circulation d’un ensemble d’images, de la plus étonnante à la plus terrifiante, même si Alexandre Dumas écrivait dès 1845 que « Toutes ces histoires de Bohémiens qui enlèvent les enfants n’ont plus de vogue chez nous ». Outre les préjugés, il s’agira aussi d’examiner le discours juridique appliqué depuis 1912 aux Bohémiens, puis aux Roms et aux Gens du voyage. Ces derniers ne sont pas des errants allant on ne sait où, ils s’inscrivent aujourd’hui dans des territoires, en particulier en Poitou-Charentes, région devenue un lieu-clé dans les parcours de nombreuses familles.

 

• Emmanuel Aubin, est professeur de droit public à l’Université de Poitiers, auteur d’un ouvrage sur La Commune, les Gens du voyage et les Roms (Berger-Levrault, 3ème éd, sept.2014) et de nombreux articles sur les relations conflictuelles entre le droit, les Tsiganes, Gens du voyage et Roms.

Céline Bergeon est maître de conférences en géographie à l’Université de Poitiers. Elle a effectué une thèse au sein du laboratoire de recherche Migrinter sur la mobilité des Gens du voyage dans le Poitou-Charentes et en région wallonne.

Régis Guyon, rédacteur en chef de la revue Diversité, est délégué Éducation & société de Canopé (création et accompagnement pédagogique), éditeur de ressources pédagogiques.

Frédéric Chauvaud, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Poitiers, responsable de l’axe « Sociétés conflictuelles » du Criham, s’est attaché à la haine des Bohémiens et des Romanichels (2014) ainsi qu’à l’étude des Boucs émissaires, têtes de Turcs et souffre-douleur (PUR, 2012).

 


Réalisation : i-médias / Université de Poitiers

 

Table ronde : Résistance et rébellions dans les empires coloniaux

Vendredi 14 novembre 2014 – 14h30 / 16h – TAP Auditorium 

Table ronde animée par Laurent Colantonio et Sébastien Jahan, avec Catherine Coquery-Vidrovitch, Julie d’Andurain et Fanny Layani

Les phénomènes de résistance à l’ordre colonial, qui prirent parfois la forme de révoltes sociales ou de rébellions collectives, invitent à questionner la construction de la domination coloniale, à interroger la façon dont les « indigènes » ont tenté de la subvertir et à renoncer à présenter ces populations uniquement comme des masses inertes subissant la domination venue d’ailleurs.
Cette table ronde propose d’ouvrir le débat, à partir de quelques études de cas qui nous conduiront des confins de l’empire portugais d’Amérique au 17e siècle à l’Afrique « française » des 19e et 20e siècles, en passant par l’Irlande, même si l’histoire de cette île au 19e siècle ne peut s’écrire au prisme unique de la « condition coloniale ».

 

Julie d’Andurain, agrégée et docteure en histoire, est actuellement chargée de cours à la Sorbonne et directrice d’un bureau de recherche à l’École militaire. Ses travaux portent sur le monde colonial, étudié par le biais des réseaux militaires. Elle a publié La Capture de Samory chez Soteca en 2012.

Catherine Coquery-Vidrovitch est professeure émérite à l’Université Paris 7, spécialiste d’histoire africaine, et l’auteure de nombreux ouvrages, dont, à La Découverte, Petite histoire de l’Afrique (2011) et Être esclave, avec Éric Mesnard (2013), ainsi que Le Rapport Brazza 1905 (Le Passager clandestin, 2014).

Laurent Colantonio, maître de conférences à l’Université de Poitiers, travaille sur l’histoire contemporaine de l’Irlande, en particulier sur les mouvements nationaux au 19e siècle. Il est l’auteur, avec Fabrice Bensimon, d’un volume récemment paru sur La Grande Famine en Irlande (PUF, 2014).

Sébastien Jahan, historien moderniste à l’Université de Poitiers, spécialisé dans l’étude des phénomènes migratoires et de leur impact sur les sociétés, s’intéresse aussi à la colonisation de l’Amérique. Il a co-dirigé avec Alain Ruscio : Histoire de la colonisation. Réhabilitations, falsifications, instrumentalisations (Les Indes Savantes, 2007).

Fanny Layani, professeur agrégée d’histoire-géographie au lycée Balzac (Paris 17e), doctorante à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne sous la direction de Raphaëlle Branche, travaille sur la détention politique des militants de l’indépendance algérienne dans les prisons de métropole pendant la guerre d’indépendance.

 


Réalisation : i-médias : Université de Poitiers

 

Table ronde :  L’altérité coloniale et post-coloniale : textes, images, voix

Vendredi 14 novembre 2014 – 16h30 / 18h – TAP Auditorium

Table ronde animée Michel Briand (FoRell), avec Michel Riaudel, Solange Vernois, Florence Filippi

 

L’étranger ne nous ressemble pas, jusqu’à ce qu’on le reconnaisse en nous. Voilà pourquoi il est autant ce que cherche à réduire l’esprit colonial, en mal du même, que ce qui le travaille et fascine. Drame dont témoignent la littérature, les arts visuels ou le théâtre, au cours de la période du colonialisme triomphant comme dans les retombées post-coloniales. Y revenir aujourd’hui, c’est, à la lumière de ce passé, se demander quelle place lui est faite à présent, mais c’est aussi explorer sa puissance troublante et fécondante pour la pensée et l’imaginaire.

 

Florence Filippi est maître de conférences en études théâtrales à l’Université de Poitiers. Ses travaux portent notamment sur l’histoire de la mise en scène (18e – 19e s.) et sur l’acteur et le vedettariat. Elle a publié une édition critique d’Abufar ou la famille arabe de Jean-François Ducis (1795).

Michel Riaudel est professeur à l’Université de Poitiers (département d’études portugaises et brésiliennes). En faisant du transfert un opérateur central de littérature (intertextes, traduction, circulations…), ses recherches comparatistes interrogent la capacité des systèmes de savoir à se transformer.

Solange Vernois est maître de conférences habilitée en histoire de l’art, à l’Université de Poitiers. Ses travaux portent notamment sur les relations entre les arts en particulier à travers le dessin de presse (fin 19e s. – début 20e s.) et la caricature.

Michel Briand est helléniste, professeur à l’Université de Poitiers et vice-président délégué à la recherche. Ses travaux et enseignements portent notamment sur les représentations modernes et contemporaines de l’Antiquité classique. Dernier ouvrage : Pindare. Olympiques, Les Belles Lettres, Commentario, 2014.

Réalisation : i-médias : Université de Poitiers